Le vote bobo n’existe pas : les trajectoires électorales nantaises décodées

Conférence de Jean Rivière, enseignant-chercheur à l’Institut de géographie et d’aménagement régional de Nantes Université et membre du laboratoire Espaces et sociétés (CNRS), proposée par la revue Place publique Nantes/Saint-Nazaire et l’Institut Kervégan en partenariat avec l’ensa Nantes

Les succès électoraux aux municipales de 2020 de candidats écologistes ou de coalitions réunissant Verts, socialistes et/ou autres candidats de gauche ont souvent été accompagnés de commentaires réducteurs : un « vote bobo » expliquerait tout. Enseignant-chercheur, le géographe Jean Rivière démonte scrupuleusement ce raccourci trompeur en étudiant à la loupe les bureaux de vote de Nantes et des grandes villes françaises depuis l’élection présidentielle de 1974, qui avait vu la victoire de Valéry Giscard d’Estaing. Des trajectoires électorales qui, croisées avec les évolutions sociologiques de ces villes, montrent combien le vote – et une abstention aujourd’hui prégnante – reflètent d’abord la profonde transformation de ces espaces urbains : embourgeoisement d’un quartier, gentrification d’un autre, paupérisation ailleurs…

En composant ce tableau électoral sur près d’un demi-siècle, Jean Rivière éclaire ce qui se joue dans le secret de l’isoloir et analyse les recompositions en cours dans la métropole nantaise depuis la présidentielle de 2017, passant au crible les scrutins des européennes (2019) et des municipales (2020). Des recompositions qui, après la présidentielle, se peaufineront encore à l’occasion des élections législatives de ce mois de juin.

Entrée libre sur inscription