© Photo de Sabryn Daiki – David Gallard
Étudiante de l’ensa Nantes en stage à l’agence d’architectes 0101, Sabryn Daiki participe activement au programme Step by Step initié en octobre sur la terrasse de Trempo.
Le projet Step by step
Afin de mieux se faire connaître et de rendre ses espaces plus ouverts et mieux adaptés aux usager·es actuel·les et futur·es, l’association Trempolino a décidé de mettre à disposition sa terrasse à des habitant·es, acteurs et actrices locales, pour y développer des projets, culturels ou non. En s’inscrivant dans le dispositif MagiC Carpets (programme Europe Creative qui réunit 15 organisations culturelles européennes), elle développe depuis début octobre le projet Step by Step. En partenariat avec l’École des Beaux Arts Nantes Saint-Nazaire, Trempo a choisi l’agence d’architectes 0101 pour piloter un chantier de réflexion et de création, jusqu’à fin novembre, sur les futurs usages. Rejointe par des étudiant·es de l’École des Beaux-Arts, de l’École d’Architecture et une habitante du quartier, l’agence 0101 a formé un groupe de “pionnier·es” pour discuter, occuper et aménager la terrasse de manière provisoire. Avec pour objectif de concevoir un espace pérenne, qui stimule et active les rencontres entre habitant·es, associations, porteurs et porteuses de projets…
La participation de Sabryn Daiki
Sabryn Daiki, étudiante à l’ensa Nantes, a intégré ces ateliers en octobre. Step by Step a même été pour elle un élément déclencheur dans le choix de son stage de Master. « Durant mes stages précédents, je n’avais jamais travaillé autour du concept de la participation. Lors de mon entretien chez 0101, les architectes m’ont proposé ce projet. Cela m’a donné envie de faire mon stage chez eux pour expérimenter des choses. » L’expérimentation est en effet son cheval de bataille depuis l’année dernière où, avec une quinzaine d’étudiants en architecture, elle a créé le collectif “À côté”. Avec ses jeunes collègues, Sabryn travaille sur des projets concrets, mais sans s’embarrasser des questions de budget. « On profite de la chance d’être encore étudiants. On a utilisé nos réseaux respectifs pour trouver des projets sur lesquels travailler et on se confronte ainsi à la vie réelle, mais avec beaucoup de naïveté. On est à l’écoute des habitant.e.s, de ce qu’ils ou elles ont à nous dire de leur vie. On les met au centre. » Un savoir-faire qu’elle a pu mettre à profit dans le cadre de Step by Step, en réalisant des micro-trottoirs auprès d’une quinzaine de personnes. « Nous sommes allé.e.s à la rencontre des riverain·es, au pied de Trempo et à l’école voisine Aimé Césaire, pour leur poser des questions sur ce bâtiment qu’ils voient tous les jours, sans forcément y entrer. Nous les avons interrogé·es sur leur imaginaire vis-à-vis de ce lieu.» L’étudiante travaille actuellement à la rédaction de la synthèse, mais plusieurs conclusions se dégagent déjà de ces entretiens individuels. « De par son architecture, les gens ne se disent pas instinctivement qu’ils vont s’emparer de ce blockhaus massif et impressionnant. Certain·es ont même peur d’y rentrer. C’était très intéressant car les habitant·es ont souvent des idées que n’auraient pas les acteurs de la ville. Certain·es ont parlé par exemple de l’absence d’un cinéma ou de jardins partagés. D’autres ont relevé qu’il y avait peu d’offres de restauration rapide dans le quartier et qu’il manquait notamment un lieu de pause pour les enseignants le midi. On aurait aimé faire davantage d’interviews, mais nous en avons été empêché·es par le reconfinement…»